Le monopole (du grec : monos, « un », et polein, « vendre ») désigne une situation où un offreur - un vendeur - détient l’exclusivité d’un produit ou d’un service sur un marché. Ce bien est proposé à une multitude de preneurs - d’acheteurs. Comme son nom l’indique, l’offreur en situation de monopole monopolise son offre, il détient la totalité de l’offre.
L’Union Européenne présente une définition efficace du monopole :
« Situation d’un marché sur lequel il n’existe qu’un seul vendeur (monopoleur) qui, étant donné l’absence de concurrence, possède un pouvoir de marché extrêmement fort, équivalent à l’existence d’une position dominante. En cas de monopole, la production est normalement inférieure et les prix supérieurs à ce qu’ils seraient dans des conditions concurrentielles. On peut également considérer qu’un monopoleur réalise des bénéfices supérieurs à la moyenne (c’est-à-dire des bénéfices qui dépassent la rémunération normale du capital). »
Pourquoi les monopoles existent ?
Les monopoles sont apparus pour exclure la concurrence tout d’abord. Historiquement, c’était également un bon moyen pour l’État de contrôler certaines productions comme, pour Colbert, les manufactures royales.
On les retrouve également avec les Compagnies des Indes qui fusionnent plusieurs compagnies en un monopole. Cela dans le but d’évincer toute concurrence, d’augmenter les profits et d’appuyer la force militaire donc coloniale.
Depuis une décennie, les législations mondiales évoluent pour favoriser l’assainissement de la concurrence. Les brevets sont de plus en plus protégés, tout comme les droits d’auteur, pour récompenser les entrepreneurs et leurs innovations dans un monde de technologies.
Les caractéristiques des monopoles
Les monopoles ont des caractéristiques propres à leur situation exceptionnelle :
- un seul producteur, dominant le marché
- un grand nombre d’acheteurs, demandeurs du produit
- pas de concurrence directe sur le marché
- contrôle des prix de vente libre (fixation et changement) car non-soumission à la concurrence
- fortes barrières à l'entrée
- une période généralement limitée dans le temps
Les situations monopolistiques s’observent dans les secteurs d’innovations technologiques : la nouveauté ouvre un nouveau segment, un nouveau marché, détenu par l’innovateur. Elles peuvent également être liées à des raisons politiques et économiques, ce sont alors des monopoles d’État.
Avantages et inconvénients du monopole
Le monopole, comme toute stratégie, présente des avantages et des inconvénients. Voyons-en quelques-uns, du point-de-vue d’une entreprise monopolistique.
Avantages:
- Suprématie sur son marché, pouvoir de marché très élevé
- Fixation libre du prix, car non soumise à la concurrence
- Fort pouvoir de négociation envers les collaborateurs, clients et fournisseurs
- Peu de nouveaux concurrents, car des coûts d’entrée élevés (dépenses de recherche et développement, d’obtention de licence, etc.)
- Image de marque valorisée
Inconvénients:
- Risque d’imitation de la part de la concurrence
- Important budget marketing pour valoriser l’image de marque
- Fixation du prix à raisonner, sauf pour les biens Giffen par exemple
- Temporalité du monopole généralement limitée
- Nécessité d’innover régulièrement pour rester en situation de monopole
Le monopole représente une situation économique bien particulière, assez compliquée à atteindre. En général, les sociétés sont plutôt en situation d’oligopole.
Monopole contre oligopole
L'oligopole, c’est quoi ?
L’oligopole est un cas de marché dans lequel un petit nombre de vendeurs - d’offreurs - ont la pleine possession - le monopole, donc - de l’offre. Les acheteurs quant à eux sont nombreux à demander ce produit ou ce service.
Leur similitude
Un monopole, tout comme un oligopole, propose une offre similaire à un grand nombre d’acheteurs qui en sont demandeurs. En cela, monopole et oligopole s’opposent tous deux à la concurrence pure et parfaite.
Leur différence
L’oligopole se rapproche du monopole avec pour différence le fait que ce n’est pas une seule entreprise qui domine son marché, mais quelques-unes. Le nombre de sociétés oligopoles reste cependant très faible.
Les types de monopoles
Comme le monopole représente une situation de marché bien particulière, les entreprises qui remplissent les critères sont également bien particulières. Plusieurs types de monopoles existent, 4 au total, permettant de décrire la ou les raisons à l’origine de leur suprématie de marché.
Le monopole naturel
Dans ce premier type de monopole, les biens sont soumis aux rendements d’échelle croissants. Cela se constate dans les activités où les coûts d’investissement, les coûts fixes, sont si élevés que le coût moyen baisse lorsque la production augmente. On le constate avec le réseau électrique ou bien les chemins de fer, avec par exemple le Tunnel sous la Manche. Dans un monopole naturel, une même société est capable de fournir l’entièreté du marché en restant plus compétitive que la concurrence.
Le monopole institutionnel ou légal
Ici, la situation de monopole est due à un cadre législatif ou à des mesures réglementaires. C’est l’État qui accorde des droits spécifiques à une seule entreprise, qu’elle soit privée ou publique. Cela lui permet de produire des biens ou des services ou alors d’exploiter un service publique. Historiquement, le monopole institutionnel ou légal est publique et naturel. On peut citer quelques exemples comme France Télécom, EDF ou La Poste avant l’arrivée massive de ses concurrents du domaine du transport de courriers.
Le monopole d’innovation
Ce type de monopole désigne une entreprise à l’origine d’une innovation, que ce soit d’un produit, d’un procédé ou d’un service. Créant un marché, elle est seule sur cette voie. Le monopole d’innovation est par définition temporaire, car cette « rente d’innovation » est très attractive pour l’arrivée de nouveaux concurrents. Apple suivait un schéma de monopole d’innovation avec la sortie de l’iPhone en 2007. Bien avant, Microsoft était également seul avec son logiciel Word en 1983.
Le monopole contestable
Les entreprises de cette catégorie sont fortement confrontées au risque de voir arriver de nouveaux concurrents, car il n’y a ni barrières à l’entrée, ni barrières à la sortie. Elles doivent alors réguler leurs prix dans le but d’éloigner au maximum la concurrence, attirée par des profits (« rente de monopole ») élevés. Google doit par exemple innover sans cesse et diversifier sa gamme pour rester à la tête de son marché.
Être en monopole, ce n’est donc pas une situation liée au hasard, mais à des variables tangibles. Voyons quelques exemples supplémentaires de monopoles…
Quelques exemples de monopoles
On l’a vu, le monopole désigne, en économie, l’état d’une entreprise ayant une position si dominante qu’elle empêche à ses concurrents de se développer sur son marché. Cela peut affecter les règles de ce dernier et affecter son fonctionnement.
En France, nous connaissons tous un cas de monopole. Pensez au voyage et au transport ferroviaire… Et oui, la SNCF est un monopole ! Véritable institution, c’est en effet la seule entreprise française de transport de personnes autorisée par l’État.
Aux États-Unis, nous pouvons trouver plus de contre-exemples, car de nombreuses lois ont été adoptées depuis 200 ans pour contrer les situations de monopole. Google ou Microsoft touchent souvent du doigt le monopole depuis l’essor de l’informatique, ce qui les menace souvent de sanctions. Aux États-Unis comme en Europe, ces sociétés se font taper sur les doigts pour entraves aux règles de la libre concurrence.
Le monopole est alors dû à une situation d’innovation, de très fortes barrières à l’entrée ou encore à des spécificités légales et juridiques. Dans un schéma commercial et marketing, le monopole impacte la politique de prix. SendPulse vous accompagne dans vos stratégies marketing et met en place avec vous votre plan de communication ou tout autre besoin commercial pour booster vos ventes.
Mis à jour : 23.03.2023
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