L’oligopole (du grec oligos, petit nombre, et polein, vendre) est un marché spécifique. Il est caractérisé par une demande élevée, c’est-à-dire beaucoup de clients, et une offre faible, soit peu de vendeurs. Un tel type de marché où seulement deux vendeurs sont présents s’appelle alors un duopole.
L’Union Européenne présente une définition claire et concise de l’oligopole :
« Structure du marché caractérisée par un nombre très limité de vendeurs qui ont conscience de leur interdépendance lorsqu’ils adoptent des décisions stratégiques concernant par exemple le prix, la production et la qualité des produits en cause. Au sein d’un oligo- pole, chaque entreprise sait que son comportement sur le marché affectera sensiblement les autres vendeurs et leur comportement sur le marché. En conséquence, chaque entreprise tiendra expressément compte des éventuelles réactions des autres acteurs. »
Les caractéristiques des oligopoles
Comme l’indique la précédente définition, les caractéristiques des marchés oligopoles sont :
- une forte demande
- une faible offre
- un marché imparfait
C’est pourquoi la concurrence dans les oligopoles est atypique : les vendeurs sont interdépendants les uns des autres. Chaque offre dépend de celle des concurrents, ce qui va à l’encontre de la définition de la concurrence qui devrait être pure et parfaite.
Avantages et inconvénients de l’oligopole
L’oligopole a ses particularités propres comme on a pu le voir. Celles-ci induisent donc de peser le pour et le contre, dont voici un bref récapitulatif.
Avantages
- Peu de nouveaux concurrents, car des coûts d’entrée à l’oligopole élevés (dépenses de recherche et développement, d’obtention de licence, etc.)
- Connaissance de ses concurrents, donc entente possible ou anticipation éventuelle des actions menées par ces derniers
- Suprématie au sein d’un marché et image de marque valorisée
Inconvénients
- Risque d’une entente entre vendeurs face à une grande demande, un fort nombre de clients
- Important budget marketing pour se différencier des concurrents
- Surveillance de la concurrence qui pourrait être tentée d’avoir recours aux pratiques anticoncurrentielles, par exemple l’abus de position dominante
Comment fonctionne l’oligopole ?
L’oligopole diffère des marchés traditionnels où la concurrence est pure et parfaite. Ici, le nombre d’offreurs commercialisant le même bien ou service étant très réduit, la concurrence est limitée et connue.
Oligopole contre monopole
Le monopole, c’est quoi ?
Un monopole représente un marché unilatéral où une seule marque ou entreprise offre son bien ou service, sans concurrence.
Leur similitude
Monopole et oligopole se ressemblent, car ces deux marchés concentrent leurs offres et s’opposent à la concurrence pure et parfaite.
Leur différence
De même, c’est le nombre de concurrents qui va démarquer le monopole de l’oligopole. Dans le premier cas : aucune concurrence, le monopole a la pleine possession de son marché. L’oligopole, quant à lui, doit cohabiter avec quelques concurrents, même s’ils sont peu nombreux.
Types d’oligopoles
Il existe, de manière générale, deux types majeurs d’oligopoles, couvrant l’ensemble de ce marché.
L’oligopole de collusion : l’entente
Ce comportement dépeint la paix, c’est une coopération entre les firmes pour amplifier au maximum leur profit sur un marché. Le problème qui peut se poser dans cette situation est celui de l’autodiscipline. Certes, l’entente des entreprises pose un cadre favorable et équitable pour tous, cependant il est encore plus avantageux de rompre l’accord alors même que la concurrence le respecte.
L’oligopole de concurrence : l’agressivité
Ici, le comportement adopté est la guerre, les firmes s’opposent, chacune veut tirer le maximum individuellement au détriment des autres. Les actions menées par l’oligopoleur vont, dans cette situation, dépendre directement de l’anticipation préalable des actions des autres oligopoleurs. En réalité, les conséquences de cette stratégie agressive seraient terribles, c’est pourquoi les entreprises évitent au maximum d’y avoir recours.
Les stratégies de prix des oligopoles
Plusieurs stratégies de fixation des prix peuvent être élues par les entreprises faisant partie d’un oligopole. Le point principal à avoir en tête lors de l’établissement de la politique commerciale est la réaction des concurrents, car tous les vendeurs sont interdépendants !
Plusieurs modèles existent pour analyser ces stratégies dans un contexte d’oligopole, en voici quelques exemples.
Le modèle de Cournot
Ce duopole économique a été mis en évidence par le mathématicien Antoine-Augustin Cournot au XIXème siècle. Il décrit une situation où les entreprises sont concurrentes de par leurs volumes produits. Le choix de ces volumes se fait indépendamment et immédiatement, sans concertation avec les autres entreprises.
Ses spécificités sont :
- la présence de plusieurs entreprises
- un produit unique et homogène
- les entreprises sont indépendantes dans leurs choix et ne se concertent pas
- elles décident de leurs prix, on appelle cela Price maker
- aucun nouveau concurrent grâce à une barrière à l’entrée
- une concurrence non pas faite sur les prix, mais sur les quantités
- ces quantités sont choisies simultanément pour chaque entreprise
- les entreprises doivent rechercher le profit
Si le critère de l’immédiateté de la décision de fixation des quantités est évincé, le duopole suit le modèle de Stackelberg. Les entreprises décident alors tour à tour des quantités mises sur le marché.
Les autres modèles
La politique des prix dans un contexte d’oligopole peut également suivre d’autres modèles types, comme :
- Les barrières à l’entrée. Ce sont les obstacles à surmonter pour chaque entreprise qui souhaite conquérir un nouveau marché. Ces barrières sont décidées par les entreprises déjà présentes sur ce marché et par la réglementation établie par l’Union Européenne. Logiquement, l’agent faisant partie du marché aura tout intérêt à multiplier les barrières à l’entrée pour éviter l’arrivée de nouveaux concurrents. Au contraire, le consommateur préfèrera de faibles barrières pour favoriser les entrants, faire jouer la concurrence et bénéficier d’une économie concurrentielle.
- Le modèle de la demande coudée. Cette théorie, applicable dans un contexte d’oligopole, explique la rigidité des prix. La demande d’une entreprise est élastique si, lorsqu’elle augmente ses prix, ses concurrents ne suivent pas dans l’espoir d’accroître leur part de marché, donc leur profit.
- Le modèle de Chamberlin. Ce modèle, appelé concurrence monopolistique, définit l’imperfection d’un marché liée à une concurrence qui n’est pas pure et parfaite.
D’autres modèles jouent également un rôle dans les stratégies d’élaboration des prix des oligopoles : le prix limite, la collusion implicite ou encore la différenciation des produits.
Comment rivaliser sur le marché de l’oligopole ?
Dans un marché imparfait, une interaction stratégique s’installe entre les entreprises. Les actions d’une marque - politiques de prix, quantitative, publicitaire, etc - impactent directement celles des concurrents. À chaque unité supplémentaire produite, l’entièreté du marché doit s’aligner. Ce phénomène crée une externalité négative, c’est-à-dire que son action procure à autrui une nuisance sans compensation ou contrepartie monétaire.
Pour rivaliser dans ce contexte économique, élire une stratégie pour contrer celles de ses concurrents est une solution pour se démarquer et favoriser son bien ou service.
Quelques exemples d’oligopoles
Plusieurs marchés sont représentés par un schéma oligopolistique comme celui de la téléphonie mobile (SFR, Orange, Bouygues Telecom et Free se partagent la demande). Le marché des consoles de jeux vidéo suit également ce schéma, avec des géants comme Sony, Microsoft ou Nintendo. Finalement, d’autres secteurs comme le pharmaceutique ou l’aéronautique ont peu de chance de voir apparaitre de nouveaux concurrents.
Propice à un schéma d’oligopole, l’automobile est un énième exemple : les principales marques présentes sont connues de tous. L’agroalimentaire également, car les grands groupes se partagent un marché qu’ils maîtrisent. Enfin, l’électronique représente également un marché oligopolistique depuis l’essor d’Internet et de l’informatique notamment, où les marques ont gagné en puissance, limitant la nouvelle concurrence.
Ainsi, le marché oligopolistique est inégal comparé aux autres marchés économiques. Les acteurs de l’offre et de la vente sont interdépendants et leurs actions sont liées les unes aux autres. SendPulse vous accompagne dans l’élaboration de vos stratégies marketing. Pour plus d’informations sur nos programmes, contactez-nous pour faire évoluer l’économie de votre entreprise selon vos besoins et le marché actuel. Nous vous aidons à adapter votre communication et à toucher le maximum de clients, afin d’augmenter vos profits.
Mis à jour : 23.03.2023
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